
Contrairement à une idée reçue, le danger principal d’une installation solaire n’est pas le panneau lui-même, mais la nature tenace et invisible du courant continu (DC) qu’il produit.
- Le courant continu génère un arc électrique persistant qui ne s’éteint pas de lui-même, contrairement au courant alternatif (AC) de votre maison.
- Une simple erreur de manipulation, comme débrancher un connecteur en plein soleil, peut créer cet arc et provoquer un incendie immédiat.
Recommandation : La sécurité de votre installation ne repose pas sur des protections standards, mais sur une compréhension des risques spécifiques au DC et sur le respect absolu des procédures de consignation.
L’énergie solaire est synonyme de transition écologique et d’autonomie énergétique. Pourtant, derrière cette image vertueuse se cache une réalité physique que tout propriétaire ou installateur se doit de maîtriser : la dangerosité spécifique du courant continu (DC) généré par les panneaux photovoltaïques. Alors que nous sommes habitués au courant alternatif (AC) 230V de nos prises, le courant continu haute tension des installations solaires introduit des risques d’une nature différente, plus sournois et potentiellement plus dévastateurs. Les incendies d’origine électrique représentent déjà une part non négligeable des sinistres, avec des chiffres qui, selon les contextes, se situent entre 20% et 35% des incendies dans les logements en France en 2021.
Beaucoup pensent que le danger est une question de tension, mais c’est une vision incomplète. La véritable différence, celle qui justifie des équipements, des câbles et des procédures radicalement distincts, réside dans un phénomène physique simple mais aux conséquences dramatiques : l’arc électrique. Si un arc en courant alternatif a tendance à s’éteindre de lui-même, un arc en courant continu est un ennemi tenace. Il s’auto-entretient, transformant une simple connexion défectueuse en une véritable torche à plasma capable de tout détruire sur son passage.
Cet article n’est pas un catalogue de peurs. C’est un guide de prévention basé sur la compréhension. En décortiquant la physique de l’arc électrique en courant continu, nous allons révéler pourquoi il est cet « ennemi invisible », et comment chaque composant de sécurité, du parafoudre à la procédure de consignation, est une réponse directe et non négociable à cette menace. Comprendre ce « pourquoi » est la première et la plus fondamentale des protections.
Pour vous guider dans la compréhension de ces risques spécifiques et des moyens de vous en prémunir, nous aborderons les points essentiels de la sécurité photovoltaïque. Ce parcours vous donnera les clés pour évaluer la qualité de votre installation et adopter les bons réflexes.
Sommaire : Les dangers cachés du courant continu solaire et les clés de la sécurité
- Pourquoi un arc électrique en courant continu 400V est-il 5 fois plus dangereux qu’en 230V alternatif ?
- Comment protéger la partie courant continu de votre installation photovoltaïque contre les surtensions ?
- Câbles AC ou DC pour le photovoltaïque : pourquoi l’isolation renforcée est-elle obligatoire ?
- L’erreur fatale qui provoque un incendie : déconnecter les panneaux sous charge en plein soleil
- Comment consigner une installation photovoltaïque pour intervenir sans risque d’électrocution ?
- Pourquoi l’onduleur est-il le composant qui détermine 90% du rendement de votre installation solaire ?
- L’erreur qui détruit vos appareils : alimenter du matériel AC avec du courant DC
- Courant alternatif : pourquoi toute votre maison fonctionne-t-elle en 230V 50Hz ?
Pourquoi un arc électrique en courant continu 400V est-il 5 fois plus dangereux qu’en 230V alternatif ?
La dangerosité fondamentale du courant continu (DC) par rapport au courant alternatif (AC) ne vient pas principalement de la tension, mais de la nature même du courant. Le courant alternatif de votre maison, avec sa fréquence de 50 Hz, change de sens 100 fois par seconde. À chaque changement, il passe par une valeur de zéro volt. Ce « passage par zéro » est une sécurité naturelle : si un arc électrique se forme (une étincelle due à un mauvais contact), il s’éteint de lui-même lors du prochain passage à zéro, soit en moins d’un centième de seconde. C’est ce qui rend l’AC relativement « pardonnable ».
Le courant continu, lui, est un flux constant d’électrons dans une seule direction. Il ne passe jamais par zéro. Si un arc se forme, rien ne vient l’interrompre. Il devient une colonne de plasma brûlant et stable, une sorte de soudure à l’arc continue, qui s’auto-entretient tant qu’il y a de la tension. Cet arc tenace peut atteindre plusieurs milliers de degrés, faisant fondre le métal, carbonisant les isolants et déclenchant un incendie de manière quasi instantanée. C’est pourquoi un arc DC de 400V, une tension courante dans les chaînes de panneaux solaires, est infiniment plus destructeur qu’un arc AC de 230V.
Ce risque est aggravé par le fait que les panneaux photovoltaïques se comportent comme des générateurs de courant : même en cas de court-circuit, ils continuent de fournir de l’énergie, alimentant l’arc destructeur. Contrairement à une prise secteur qui ferait disjoncter une protection, la source DC est persistante tant que le soleil brille. C’est cette combinaison d’un arc tenace et d’une source d’énergie inépuisable en journée qui rend le courant continu photovoltaïque si spécifique et dangereux.
Comment protéger la partie courant continu de votre installation photovoltaïque contre les surtensions ?
La partie DC de votre installation est particulièrement exposée aux surtensions, notamment celles d’origine atmosphérique (foudre). Un impact de foudre, même indirect et à plusieurs centaines de mètres, peut induire des tensions de plusieurs milliers de volts dans les câbles de vos panneaux solaires. Ces surtensions peuvent non seulement détruire l’onduleur, mais aussi provoquer des arcs électriques et des incendies. La protection contre ce risque repose sur un composant essentiel : le parafoudre DC, aussi appelé éclateur ou varistance.
Installé dans un coffret de protection DC dédié, le parafoudre est un gardien silencieux. En temps normal, il se comporte comme un isolant. Mais dès que la tension dépasse un certain seuil (son seuil d’amorçage), il devient instantanément conducteur et dévie la surtension vers la terre, protégeant ainsi le reste de l’installation, et en particulier l’onduleur qui est l’élément le plus coûteux. Le choix du parafoudre (Type 1 ou Type 2) dépend du niveau de risque de foudroiement de votre région et de la présence ou non d’un paratonnerre sur le bâtiment.
Ce coffret de protection DC contient également un sectionneur ou interrupteur-sectionneur DC. Ce dispositif est crucial car il permet d’isoler manuellement et en toute sécurité la chaîne de panneaux de l’onduleur. Contrairement à un simple interrupteur, il est spécialement conçu pour couper des courants continus sous haute tension sans créer d’arc dangereux, grâce à un pouvoir de coupure adapté. Il est la première barrière de sécurité pour toute intervention. Toute tension, même en dessous du seuil légal, doit être considérée avec sérieux. En effet, au-delà d’une certaine valeur, elle devient critique ; une tension supérieure à 100V DC est déjà considérée comme potentiellement mortelle en conditions défavorables.

La visualisation de ces composants, comme sur l’image ci-dessus, permet de comprendre leur rôle central. Le parafoudre (souvent des cartouches débrochables) et le sectionneur (la manette rouge ou noire) sont les deux piliers de la protection de la partie courant continu contre les menaces externes et pour la sécurité des interventions.
Câbles AC ou DC pour le photovoltaïque : pourquoi l’isolation renforcée est-elle obligatoire ?
On pourrait penser qu’un câble électrique en vaut un autre. C’est une erreur particulièrement dangereuse en photovoltaïque. Les câbles qui relient les panneaux à l’onduleur (la partie DC) sont soumis à des contraintes extrêmes, bien supérieures à celles des câbles domestiques. Ils doivent résister aux UV du soleil, à des variations de température de -20°C à +90°C, à l’humidité, et surtout, ils doivent contenir durablement une haute tension continue sans faillir. Un câble standard verrait son isolant se dégrader en quelques années, créant un risque majeur d’amorçage d’arc et d’incendie.
C’est pourquoi l’utilisation de câbles solaires spécifiques, conformes à la norme EN 50618, est une obligation absolue. Ces câbles possèdent une double isolation (appelée Classe II) qui constitue une barrière de sécurité fondamentale. Leur gaine externe est conçue pour résister aux agressions environnementales, tandis que l’isolation interne garantit la tenue diélectrique face à la tension continue. Cette exigence est l’une des nombreuses évolutions qui ont rendu les installations plus sûres. Il y a quelques années, des défaillances au niveau des boîtiers de jonction des panneaux ont causé de nombreux sinistres, menant à un renforcement des normes et à un travail de l’Agence Qualité Construction (AQC) pour identifier le matériel à risque.
L’ensemble de l’installation électrique doit respecter un cadre normatif précis pour garantir la sécurité. Le tableau suivant résume les principales normes applicables en France.
Ces règles, loin d’être de simples contraintes administratives, sont le fruit de retours d’expérience sur les sinistres et visent toutes à maîtriser le risque électrique, comme le montre cette analyse comparative des normes de sécurité pour le câblage solaire.
| Norme | Application | Exigences principales |
|---|---|---|
| NF C 15-100 | Installations basse tension | Base obligatoire pour toute installation électrique BT en France |
| EN 50618 | Câbles solaires DC | Isolation renforcée, résistance UV et températures extrêmes |
| UTE C 15-712-1 | Guide installations PV | Règles précises pour le photovoltaïque, classe II recommandée |
En définitive, le choix du câble n’est pas un détail technique, mais un pilier de la sécurité passive de l’installation. Un câble inadapté est une bombe à retardement, alors qu’un câble certifié EN 50618 est une assurance de fiabilité et de sécurité pour des décennies.
L’erreur fatale qui provoque un incendie : déconnecter les panneaux sous charge en plein soleil
Voici le scénario le plus redouté et, malheureusement, une erreur fréquente chez les non-initiés : vouloir débrancher un panneau ou une chaîne de panneaux en pleine journée, alors que le soleil brille. Les connecteurs solaires (de type MC4 le plus souvent) sont conçus pour être parfaitement étanches et sécurisés une fois clipsés. Ils ne sont absolument pas faits pour être déconnectés sous charge.
Tenter de les séparer alors que les panneaux produisent du courant est l’équivalent de créer volontairement un arc électrique. Au moment où les contacts métalliques se séparent, même d’une fraction de millimètre, le courant continu, tenace, va « sauter » l’espace d’air et former un arc. Cet arc, d’une chaleur extrême, va instantanément faire fondre le plastique du connecteur, enflammer les matériaux environnants et peut provoquer un incendie fulgurant sur la toiture. Il ne s’agit pas d’une simple étincelle, mais de la création d’une source de chaleur intense et persistante.
La seule et unique façon de déconnecter des éléments de la partie DC en toute sécurité est de s’assurer qu’aucun courant ne circule. Cela passe par une procédure stricte, qui ne consiste pas simplement à « couper le disjoncteur ». Le courant est généré par les panneaux, pas par le réseau. Il faut donc neutraliser l’installation en suivant un ordre précis.
Plan d’action pour une déconnexion sécurisée
- Couper la connexion au réseau AC : Actionner à l’ouverture le disjoncteur de branchement principal (Enedis/ERDF) et le disjoncteur AC en sortie de l’onduleur.
- Attendre l’arrêt de l’onduleur : L’onduleur, n’ayant plus de référence réseau, va s’arrêter de fonctionner. Attendre que son écran soit éteint et que le courant DC indiqué soit nul.
- Ouvrir le circuit DC : Manœuvrer le sectionneur DC (dans le coffret de protection) en position « OFF » ou « Ouvert ». Le circuit est maintenant ouvert et aucun courant ne circule.
- Vérifier l’absence de tension : Avant toute manipulation des connecteurs, utiliser un multimètre ou un Vérificateur d’Absence de Tension (VAT) pour confirmer qu’il n’y a plus de tension aux bornes.
- Prendre une précaution supplémentaire : Pour une sécurité absolue, l’idéal est d’intervenir la nuit ou de couvrir complètement les panneaux avec une bâche opaque. Cela garantit une absence totale de production de tension.
Ignorer cette procédure est la cause la plus directe d’accidents graves sur les installations photovoltaïques. La sécurité réside dans le respect scrupuleux de cet ordre de manœuvre.
Comment consigner une installation photovoltaïque pour intervenir sans risque d’électrocution ?
La consignation électrique est la procédure normalisée qui garantit qu’une intervention sur un circuit peut se faire sans aucun risque électrique. Pour une installation photovoltaïque, elle est encore plus cruciale en raison de la présence de deux sources d’énergie (le réseau AC et les panneaux DC) et de la nature du courant continu. « Couper le courant » est une expression dangereusement vague ; la consignation est un processus rigoureux en plusieurs étapes, résumé par l’acronyme SCIV.
S pour Séparation : C’est l’acte de coupure. Il faut séparer l’installation de TOUTES ses sources d’alimentation. Cela signifie : ouvrir le disjoncteur principal AC, le disjoncteur de sortie de l’onduleur, ET le sectionneur DC dans le coffret de protection. C’est une double séparation indispensable.
C pour Condamnation : Il s’agit de s’assurer que personne ne peut réenclencher les dispositifs de coupure par erreur. On utilise pour cela des cadenas de consignation sur les manettes des disjoncteurs et du sectionneur. Un simple ruban adhésif ne suffit pas. La condamnation est un verrouillage physique, souvent accompagné d’une pancarte « Ne pas réenclencher – Travaux en cours ».
I pour Identification : Il faut identifier et délimiter clairement la zone de travail pour être certain d’intervenir sur la partie de l’installation qui a bien été mise hors tension, et non sur un circuit voisin resté actif.

V pour Vérification d’Absence de Tension (VAT) : C’est l’étape la plus importante, le véritable garde-fou. Même après avoir tout coupé, on ne touche à rien sans avoir vérifié. On utilise un appareil de mesure spécifique et normé, le Vérificateur d’Absence de Tension (VAT), et non un simple multimètre. La procédure est stricte : on teste le VAT sur une source de tension connue (une prise), on vérifie l’absence de tension sur la zone de travail (entre toutes les phases, neutre et terre), puis on re-teste le VAT sur la source connue pour s’assurer qu’il n’est pas tombé en panne pendant la mesure. Cette vérification doit être faite au plus près de la zone d’intervention. Il faut se méfier de la protection différentielle du disjoncteur de branchement. Avec un seuil de déclenchement de 500 mA, il est seize fois supérieur au seuil de paralysie respiratoire de 30 mA ; il protège l’installation, pas les personnes.
Pourquoi l’onduleur est-il le composant qui détermine 90% du rendement de votre installation solaire ?
L’onduleur est souvent perçu comme une simple « boîte » qui transforme le courant continu des panneaux en courant alternatif pour la maison. En réalité, c’est le cerveau et le cœur de l’installation. Son rôle dans le rendement est double. D’abord, il intègre un ou plusieurs algorithmes MPPT (Maximum Power Point Tracking). Un panneau solaire a une courbe de production (tension/courant) qui varie constamment avec l’ensoleillement et la température. Le MPPT « scanne » en permanence cette courbe pour trouver le point de fonctionnement exact où la puissance extraite (Volts x Ampères) est maximale. Un bon algorithme MPPT peut augmenter la production de 10% à 30% par rapport à un système qui n’en aurait pas.
Ensuite, l’efficacité de sa conversion DC/AC est primordiale. Les meilleurs onduleurs du marché affichent des rendements de conversion supérieurs à 98%. Cela signifie que sur 1000W produits par les panneaux, plus de 980W sont effectivement injectés dans votre maison. Un onduleur de moins bonne qualité avec un rendement de 95% vous ferait perdre 3% de votre production, chaque seconde, chaque jour. Sur 20 ans, la différence est colossale.
Mais le rôle de l’onduleur va au-delà du simple rendement. Il est aussi un organe de sécurité de plus en plus sophistiqué. Comme le souligne David Gréau, expert en sécurité photovoltaïque, « des améliorations sont apportées au niveau de la détection d’arcs électriques et de la mise en œuvre de micro-onduleurs qui limitent les risques liés au courant continu ». Les onduleurs modernes intègrent des détecteurs d’arc (AFCI) qui surveillent les anomalies électriques sur la ligne DC et peuvent couper l’installation avant qu’un incendie ne se déclare. Les micro-onduleurs, qui se placent derrière chaque panneau, vont encore plus loin en convertissant le DC en AC directement à la source. La longue et dangereuse ligne DC à haute tension qui court sur le toit est ainsi éliminée, réduisant drastiquement le risque d’arc et simplifiant la sécurité.
Le choix de l’onduleur (central, string, ou micro-onduleurs) est donc un arbitrage crucial entre coût, performance en cas d’ombrage, et niveau de sécurité intrinsèque. Il est au centre de l’évolution des pratiques, comme le passage quasi-systématique en France à la pose en surimposition, qui a considérablement réduit les sinistres d’étanchéité autrefois liés à l’intégration au bâti.
L’erreur qui détruit vos appareils : alimenter du matériel AC avec du courant DC
Cette erreur est moins fréquente dans les installations raccordées au réseau, mais elle est un risque réel dans les systèmes autonomes (sites isolés) ou lors de bricolages hasardeux. Brancher un appareil conçu pour le courant alternatif (AC) sur une source de courant continu (DC) de tension équivalente (par exemple, un appareil 230V AC sur une source 230V DC) peut avoir des conséquences destructrices et immédiates.
La raison est simple : les appareils AC sont conçus pour fonctionner avec une tension qui ondule. De nombreux composants clés reposent sur cette alternance pour fonctionner correctement ou même pour survivre. Un transformateur, par exemple, ne fonctionne que grâce à la variation du champ magnétique induite par le courant alternatif. Alimenté en DC, il se comporte comme un simple fil, un court-circuit. Il va surchauffer et griller en quelques secondes, pouvant causer un incendie. De même, un moteur à induction (présent dans les frigos, ventilateurs, pompes…) a besoin du champ magnétique tournant créé par l’AC pour démarrer et tourner. En DC, il ne tournera pas, mais le courant qui le traverse sera énorme. Le moteur va « caler », surchauffer et être détruit.
Les appareils électroniques (télévisions, ordinateurs) sont un peu différents. Ils transforment en interne l’AC en DC pour alimenter leurs circuits. On pourrait penser qu’ils supporteraient une alimentation DC directe. C’est faux. Leurs circuits d’alimentation d’entrée (pont de diodes, condensateurs) sont spécifiquement conçus pour recevoir une onde sinusoïdale AC. Appliquer une tension DC constante va les surcharger, les faire exploser ou les endommager de manière irréversible. En somme, chaque type de courant a son écosystème d’appareils. Les mélanger revient à mettre le mauvais carburant dans un moteur : la panne est garantie, la destruction est probable.
À retenir
- Le danger du courant continu (DC) vient de sa capacité à créer des arcs électriques tenaces qui ne s’éteignent pas seuls.
- La sécurité en photovoltaïque repose sur des composants spécifiques (câbles EN 50618, parafoudres DC) et des procédures strictes (consignation SCIV).
- Ne jamais déconnecter des panneaux solaires sous charge en plein soleil : le risque d’incendie par arc électrique est immédiat.
Courant alternatif : pourquoi toute votre maison fonctionne-t-elle en 230V 50Hz ?
Si le courant continu présente de tels défis en matière de sécurité, pourquoi ne pas avoir tout simplement adopté le courant alternatif pour l’ensemble de la chaîne photovoltaïque ? La réponse est que les panneaux solaires, de par leur nature physique (l’effet photovoltaïque), produisent nativement du courant continu. Nous sommes donc contraints de gérer cette source DC avant de la convertir pour nos usages domestiques. Cette situation met en lumière, par contraste, toutes les raisons pour lesquelles le courant alternatif est devenu le standard mondial pour la distribution électrique.
Le choix historique de l’AC, issu de la « guerre des courants » entre Tesla (partisan de l’AC) et Edison (partisan du DC), n’est pas un hasard. L’AC possède un avantage majeur : sa tension peut être facilement augmentée ou diminuée grâce à un simple transformateur. Cela permet de transporter l’électricité sur de très longues distances à très haute tension (pour minimiser les pertes) puis de l’abaisser à un niveau sécuritaire de 230V pour l’usage domestique. Le courant continu, lui, a rendu cette transformation de tension très complexe et coûteuse pendant longtemps.
Du point de vue de la sécurité domestique, l’AC est intrinsèquement plus sûr, principalement grâce à son « passage par zéro » qui aide à l’extinction des arcs. Cela a permis le développement de dispositifs de protection simples, économiques et très efficaces, comme les disjoncteurs différentiels 30mA qui protègent les personnes contre les chocs électriques, une protection bien plus complexe à mettre en œuvre en DC. Comme le rappelle le guide d’Ecolodis Solaire, « La sécurité du côté CA doit bien entendu être la même que dans tous les circuits domestiques, et respecter la norme NF C 15-100 ». Cette norme est le pilier de notre sécurité électrique quotidienne.
Le tableau suivant, basé sur les informations d’une analyse des dispositifs de sécurité, résume parfaitement pourquoi ces deux mondes sont si différents.
| Caractéristique | Courant Continu (DC) | Courant Alternatif (AC) |
|---|---|---|
| Arc électrique | Persistant, difficile à interrompre | S’éteint naturellement 100 fois/seconde |
| Protection différentielle | Complexe et coûteuse | Simple et économique (30mA) |
| Risque incendie | Élevé sans protection adaptée | Modéré avec protections standards |
| Dispositifs de coupure | Spécifiques DC obligatoires | Standards disponibles |
En définitive, la sécurité de votre installation photovoltaïque repose sur la conscience que vous manipulez deux univers électriques distincts. La maîtrise des risques spécifiques au courant continu n’est pas une option, mais le fondement d’une production d’énergie solaire sereine et durable. Pour valider la conformité et la sécurité de votre système, faire appel à un installateur qualifié et certifié pour un audit est l’étape la plus sage.








